Saint André de Valborgne 375 habitants altitude 437 mètres est traversé par le gardon. |
HISTORIQUE
Saint André de Valborgne Et la Région
Cinq communes composent le canton. Il n'est pas facile de déterminer de façon précise l'étymologie de leurs appellations, mais il est permis de supposer ceci :
Le canton de SAINT-ANDRE a une étendue de 12 000 hectares environ. Il est limité au nord et au nord-est par le département de la LOZERE ; en ses autres parties par les cantons de VALLERAUGUE, LASALLE et SAINT-JEAN-DU-GARD. Vu d'un endroit élevé, il offre à l'œil un tel enchevêtrement de montagnes qu'il est d'abord assez difficile de s'y reconnaître.
Le GARDON, né en LOZERE, au-dessous du plateau calcaire de la CHAM de l'HOSPITALET (aujourd'hui LA CAN de l'HOSPITALET), parcourt entièrement la vallée. Son lit, creusé principalement dans les schistes anciens, ne contient qu'un faible volume d'eau ; mais il n'en est pas de même après les orages et les pluies diluviennes qui s'abattent quelquefois sur la contrée. Alors, l'humble ruisseau, transformé en torrent impétueux et grossi par les eaux de tous ses affluents, se précipite sur les rochers qu'il roule avec un bruit de tonnerre, emportant avec les arbres violemment déracinés, et sous forme de boue liquide, cette terre que les habitants avaient eu tant de peine à amasser et à retenir. Les crues sont subites, les inondations désastreuses ; nous citerons celles des années 1790, 1826, 1848, 1890, 1900 et 1907. A droite du GARDON, le ruisseau de TOURGUEILLES et surtout celui des PLANTIERS, arrosent des vallées assez importantes. Toutes ces eaux, réunies en aval de ST-JEAN-DU-GARD à celles de la rivière de MIALET, forment le GARDON d'ANDUZE qui se jette dans le GARDON d'ALAIS (aujourd'hui ALES).
D'innombrables terrasses accrochées aux flans souvent abrupts des montagnes, supportent les cultures et témoignent du labeur persévérant de nos pères. Immédiatement au-dessous de celles-ci, sur les deux rives de la rivière, sont les vallons ombreux et les prairies émaillées de fleurs et d'arbres fruitiers.
La plus ancienne industrie du pays consistait à filer la laine des moutons que l'on y élevait. Les femmes y étaient occupées du matin au soir, quelquefois même pendant une bonne partie de la soirée, et cela pour une très modique somme. La laine, préalablement cardée, était filée à l'aide d'un tour à main sur le fuseau duquel il s'enroulait. Des hommes, habitués à ce genre de travail, faisaient avec ces fils des chaînes livrées aux tisserands du pays ou vendues aux gens de Sommières qui transformaient ces matières en molletons. Rien de tout cela ne subsiste aujourd'hui.
L'industrie de la soie s'est mieux maintenue. La douceur relative du climat a permis aux habitants de se livrer, dès le XVème siècle, à la culture du mûrier et à l'élevage des vers à soie. C'est vers 1820 que furent établies à Saint-André et dans les localités voisines les filatures à vapeur produisant la soie. Antérieurement à cette date, les éleveurs filaient eux-mêmes leurs cocons. Ils se servaient pour cela d'un fourneau portatif comprenant une ou deux bassines de cuivre dans lesquelles cuisaient les cocons. L'eau était chauffée au moyen d'un feu de bois. Le fil de soie s'enroulait autour d'un grand dévidoir qu'un homme ou un enfant tournait à l'aide d'une manivelle. On obtenait ainsi des trames que des négociants de Saint-André achetaient sur place et revendaient à la foire de Beaucaire. A leur retour, ils payaient les propriétaires; c'est pour cela que l'on créa la foire à Saint-André dite du 5 août. Durant la belle saison, pour ne pas avoir à charrier l'eau de la fontaine à la maison, l'outillage était transporté sur les bords de la rivière, et là, fileurs et fileuses se livraient en plein air à leur industrie. L'aspect des rives du Gardon à ce moment de l'année ne devait pas manquer de pittoresque…
Fidèles à leur origine, les habitants de la VALLEE BORGNE , vivant sur un sol ingrat, ont fait leur terre. Comment ne serait-on pas touché de l'ardeur qu'ils ont apporté à soigner leur maigre héritage. Leur amour du travail, leur goût de l'épargne et leur sobriété ont fait de ces hommes robustes, intelligents.
On peut dire que cette région, grâce à ses montagnes, à ses eaux courantes et à sa verdure, offre aux touristes des sites pittoresques et charmants.
Extrait du livre:
"NOTICE HISTORIQUE sur SAINT ANDRE DE VALBORGNE et LA REGION"
Auteur : Henri ROUX - Directeur d'Ecole Publique à Nîmes
Année d'édition : 1908